13/09/2021
Cris et chuchotements.
Ce matin, j’ai été distrait par les piaillements des enfants qui rentraient au collège en face de chez nous.
Je les ai regardés.
Des souvenirs sont revenus.
Et vous ?
Une rentrée des classes vous a-t-elle particulièrement marqué.
J’espère qu’on en saura plus lundi.
Aujourd'hui j'ai l'âge de ma petite fille.
J'ai une blouse rouge,avec mon nom et ma classe brodés au "point de chaînette".
Je viens de changer d'endroit pour une histoire de discipline qui me poursuivra partout.
Cette histoire qui fera que je n'aurai jamais la "cote d'amour".
Je sais maintenant que c'est ce jour là que je connaîtrai l'injustice.
C'est aussi à ce moment là que je rencontrerai mon amie d'enfance.
Elle est morte trop jeune mais elle fut mon amie d'enfance...
Il vous faut savoir pour comprendre, qu'enfant j'ai souffert d'otites à répétition.
J'en avais gardé une oreille un peu faible et le bruit ambiant me gênait.
Ce matin là, nous sommes réunies dans la grande salle qui fait office de cantine et de salle de sport.
Ce jour de rentrée, on y fait "l'appel"
Je crois reconnaître mon nom.
Je lève la main.
Manque de chance j'ai mal entendu... Je bafouille une excuse.
Deux minutes s'écoulent, je crois de nouveau entendre mon nom.
Je lève la main.
Et non, ce n'est toujours pas moi.
Bien entendu lorsqu'on appellera mon nom, je ne l'entendrai pas.
Bingo ! Collée le premier jour !
Tout ça parce que j'ai une mauvaise oreille.
Je serai ce jour là injustement traitée.
On me créera aussitôt un "dossier".
Je serai "l'insolente" et ce truc me collera à la peau parce que je n'aime pas l'injustice.
Résultat ?
Je persiste dans mon idée que beaucoup trop de profs jugent d'après les dossiers et que les bons profs ne sont pas nombreux..
C'est tellement plus facile que chercher à connaître ses élèves.
09:07 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : devoir de lakevio-le goût, école
16/08/2021
Elle est dans la salle ?
Elle fait une drôle de tête, cette dame peinte par Mary Cassatt.
Quelle idée semble la préoccuper.
La scène ?
Les spectateurs ?
À vous de le dire.
Mary regarde attentivement la salle pour voir si sa grande rivale Diane est à sa place.
Elles ont le même amant et Mary n'a pas encore envie de se débarasser du Duc.
Elle a besoin de son argent pour assurer ses vieux jours.
Diane est belle, plus belle que Mary.
Mais Mary peut compter sur sa réputation au lit pour satisfaire ses mécènes.
"Ardente au déduit" dit-on d'elle dans les soupers entre messieurs...
Les courtisanes sont comme les étoiles filantes.
Elles ne brillent pas longtemps.
Bienheureuses si elles peuvent conserver leurs bijoux sans avoir à les mettre dans les mains d'un prêteur sur gages.
Mary ne regarde pas la scène, elle rumine.
Le Duc s'est absenté depuis trop longtemps et Diane n'est pas à sa place...
Enfin ! Le Duc arrive, il a l'air d'un chat repu.
Le rôle d'une maîtresse n'est pas celui de faire des reproches mais justement de le repaître.
Il faut donc savoir faire bonne figure.
D'ailleurs Mary est fatiguée ce soir et le Duc peu vaillant.
Elle va pouvoir dormir tranquille.
Elle va le ramener chez elle.
Il faut, elle doit rester vigilante...
09:48 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : devoir de lakevio-le goût, opéra, illusion
05/07/2021
J'ai la mémoire qui flanche.
Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Qu’en pensez-vous ?
À lundi…
Madame ! Madame ! Réveillez vous !
- Où suis-je ?
Ça commence bien... On dirait un mauvais roman de gare...
Le policier commence :
- On vous a trouvée dans une ruelle, assommée de belle façon et vous teniez cette photo à la main.
Son collègue reprend :
- Pouvez vous décliner votre identité ? Qui est le couple de la photo ?
Mon identité ?
- Je crois que je m'appelle Sarah.
Sarah Bernhardt.
Enfin c'est comme ça que m'appelait mon père.
Il me disait : "arrête de jouer ta Sarah Bernhardt !".
- Vous êtes sûre de votre identité ? Vous ne reconnaissez vraiment pas ce couple.
Un médecin entre : "Messieurs ! Sortez, il faut la laisser se reposer, le choc a été violent."
Les deux policiers sortent et notent "Sarah Bernhardt".
- On va commencer par là, on va lancer une recherche...
Rideau.
Si vous voulez connaître la suite, il va vous falloir acheter le prochain numéro de notre magazine "Les détectives manquent de flair".
10:03 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : devoir de lakevio-le goût, mémoire
21/06/2021
Le cher est triste et j'ai lu tous les livres.
Que me direz-vous lundi matin de cet endroit plutôt bucolique ?
Virgile lui-même en aurait dit joliment du bien j’en suis sûr.
Peut-être même eût-il tartiné le XI ème livre de son célèbre recueil.
Enfin, célèbre chez ceux qui ont eu à transpirer sur des versions et qui, lycéens citadins dans l’âme durent se taper de la poésie pastorale…
J’ai bien quelque chose à vous en dire lundi.
Quelque chose de triste.
Mais c’est quand même quelque chose à dire…
Me voilà devant un devoir à faire.
Je n'ai réfléchi à rien, blogspirit ne répond pas, il m'arrive par hasard et pour peu de temps, de réussir à me connecter et puis plus rien...
Alors oui, comme beaucoup, je connais le bord du Cher.
Je me promène parfois du côté de l'hippodrome, le coin est désert, et comme je ne suis pas une fille de la campagne lorsqu'une herbe me frôle, je pense tout de suite à une vipère traîtresse.
Je suis toujours heureuse de retrouver Paris.
Pourtant, nous envisageons de quitter Paris pour la province.
Pas de gaîté de coeur, pas sur un coup de tête, juste par raison...
La décision n'est pas facile à prendre.
Cher ou pas cher, le temps nous le dira, mais nous n'avons pas l'éternité devant nous.
Hélas...
10:08 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : devoir de lakevio-le goût, le cher
24/05/2021
Vous riez ? Eh bien pleurez maintenant !
Mais pourquoi diable, sourit-elle ?
Je crois que je le sais.
Je n’y ai pensé que récemment mais ça me tracassait depuis si longtemps.
Et vous, d’après vous ?
Pourquoi Lisa Gherardini a-t-elle cette amorce de sourire, retenu, si mystérieux que la question de la raison de ce sourire naissant traverse les siècles depuis la Renaissance ?
Alors à lundi pour partager vos supputations...
Elle sourit, elle a surtout un rire silencieux devant la masse qui s'agglutine devant elle.
Elle n'entend pas ses admirateurs.
Elle est à l'abri des foules, enfermée dans une vitrine étanche.
J'ai fait encadrer soigneusement une copie de la Joconde qui trône dans mon salon.
À côté d'elle, un Braque, un Picasso, un Modigliani.
Mes visiteurs, lorsqu'ils quittent mon appartement se gaussent.
Je les entends rire.
Quel béotien cet homme !
Accrocher des faux à ses murs et il se prend pour un amateur de peinture !
Et cette Joconde ! Vraiment ! On dirait qu'elle louche.
"Et le Picasso ? " entends-je dans l'escalier.
"J'ai pourtant une bonne mémoire, je ne me rappelle pas l'avoir vu dans un musée" insiste un autre.
Je fais ainsi l'objet des conversations de mes "amis".
Ils ne connaissent pas le principe de la lettre volée, seule la Joconde est une copie, les autres ont été volés dans un musée.
Et je suis le commanditaire de ces vols.
Qui aurait l'idée de venir vérifier l'authenticité de mes tableaux ?
Moi qui ne suis qu'un modeste retraité de la Banque de France...
09:31 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : devoir de lakevio-le goût, la joconde, braque, picasso